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Investing.com – La période commercialisation de l'introduction en bourse de la Française des Jeux débutera demain, et se terminera le 19 novembre, et le temps est donc venu de se poser la question de savoir si il faut y participer ou non.
Sur le papier la FDJ semble être un placement relativement peu risqué, grâce à ses nombreux atouts. C'est une valeur défensive assez déconnectée des cycles économiques. En effet, les loteries et les paris fonctionnent toujours bien en temps de crise. De plus, son activité ne nécessite pas d'infrastructures ou d'investissements lourds. Et elle bénéficie d'un monopole sur les loteries.
Ces avantages se reflètent dans ses résultats financiers. Sur les neuf premiers mois de 2019, la FDJ a vu les mises enregistrées gonfler de 8% par rapport à la même période de l'exercice précédent, à 12,54 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 7 % sur un an à 1,42 milliard d'euros. Par ailleurs, pour l'ensemble de l'année 2019, les dirigeants prévoient un chiffre d’affaires record d’environ 1,9 milliards d’euros pour un total de mises de 16,9 milliards d’euros.
Des avantages pour les particuliers qui participent à l'introduction en bourse
« Cette entreprise appartient à l'Histoire des Français, je trouve cela légitime de leur permettre d'en devenir actionnaires », a déclaré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire qui entend faire de cette privatisation un « succès populaire ».
Pour cela, plusieurs avantages seront proposés aux particulières qui souscriront à l'IPO :
- Une décote de 2% sera proposée aux petits porteurs
- L'action sera éligible au PEA, ce qui est synonime d'avantages fiscaux
- Une action sera offerte pour 10 actions détenues au moins 18 mois
- La FDJ affirme qu'elle reversera 80% des bénéfices en dividendes pour ses actionnaires
Cependant, est-ce une bonne idée de souscrire à l'introduction en bourse?
La FDJ ne représente à priori pas un investissement risqué, mais plusieurs bémols peuvent être relevés. Tout d'abord le timing. Les marchés boursiers sont sur des sommets, ce qui suggère que nous sommes dans un haut de cycle, à l'évidence un mauvais moment pour démarrer une histoire boursière.
Il faut de plus noter que les IPO de 2019, qui ont été très nombreuses, se sont souvent montrées décevantes, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
Enfin, Avec la privatisation, la FDJ va devoir verser 380 millions d'euros à l'Etat avant juin 2020 pour conserver son monopole, ce qui va certainement l'obliger à emprunter, faisant ainsi baisser le résultat net. Les investisseurs pourraient ainsi être déçus des premiers résultats trimestriels de la société.
Le plus sage semble donc d'attendre de voir comment le titre réagit à ses premiers mois de cotation, pour éventuellement ensuite envisager un investissement à long terme, sans doute davantage pour les dividendes réguliers promis que pour la perspective d'une forte hausse du titre.